Chapitre 15 : le départ
Malgré sa fatigue et les émotions vécues la veille, Minidoubs a mal dormi. Il a pensé à tout ce qu’il a découvert depuis son arrivée dans ce petit monde sympathique à sa taille, sa rencontre avec des abeilles devenues toutes ses amies, et bien sûr la Reine Maya 17, puis Mayabis dont il a été Régent assez peu de temps.
En effet, la nouvelle Reine s’est très vite mise au travail d’accouplement et de ponte, et ses jeunes sujettes ont très vite joué leur rôle d’ouvrières et de nourrices, pendant que les nouvelles adultes partaient butiner.
Maxime, un jeune faux bourdon un peu plus courageux que les autres et assez sympathique, rentre à la bâtisse, un peu essoufflé.
« J’ai suivi les autres pour essayer d’atteindre la Reine, mais elle m’a semé, la Coquine, ce sont encore une dizaine d’adultes excités qui sont arrivés à la… Enfin ! je veux dire arrivés au but, comme certains joueurs humains de foot que je ne citerai pas et qui sont, d’ailleurs, aussi peu nombreux à atteindre un but, sauf des fois le leur...
- C’est pas grave Maxime, la prochaine fois emmène ton pote le faux bourdon Matthieu, il paraît qu’il est doué… D’ailleurs, j’y pense : pourquoi ne viendrais-tu pas avec nous ?
- Non ! Ce n’est pas facile à t’expliquer parce que tu es très jeune, mais nous, les minigoss mâles, on ne peut pas nous accoupler à des abeilles, c’est contraire à la Nature. Chez les humains c’est pareil, sauf il y a très longtemps en Grèce dans la ‘’ ma-ty-lo-gie ‘’, un nom comme ça, où des humains se sont croisés avec des animaux… Il paraît que hum !… depuis, certains ont essayé mais n’y sont pas arrivés… »
Alice arrive, chargée de pollen qu’elle part aussitôt stocker pour le repas du soir et elle revient saluer Minidoubs qui en profite pour la solliciter :
« J’aimerais que tu m’emmènes au cimetière, je voudrais me recueillir sur les tombes de Maya et Georgette…
- Pas possible ! Nous ne sommes pas chez les humains ici : pas de cimetière, pas d’enterrement, pas de tombe… Les obsèques, chez nous, se passent dehors dans un coin discret et à l’abri. Nous laissons nos défunts dans la Nature pour qu’ils puissent continuer à contempler l’Environnement qui ne leur est, hélas, plus accessible.
- Alors tout ça me fait quelque chose et ça m’émeut : j’ai l’impression d’être ici un doyen venu d’ailleurs, pour assister à tous vos drames.
- Dans ton monde souterrain ça doit être pareil, et chez les humains c’est pire : des gens vivent très vieux et sont témoins du décès de tas de gens.
- Nous n’avons pas cette crainte car nous vivons tous
beaucoup plus longtemps. Dans notre Monde où nous ne voyons
pas le soleil, le temps s’arrête… Alors Alice, j’ai bien réfléchi
et il faut que je te le dise maintenant : j’ai décidé de redescendre chez moi. Si je reste ici plus longtemps pour assister à tous les décès, je ne pourrai pas le supporter.
- Je te comprends !
répond Alice en s’essuyant les larmes avec une aile.
On peut s’imaginer que toutes les amies de Minidoubs seront tristes très longtemps…
Fin
Nota
Cette histoire a eu pour but de présenter, d’une façon drôle et imagée,
l’apiculture.
Elle a été présentée sous la forme de courts chapitres qui illustrent plusieurs phases de la vie d’une ruche, sans être trop technique.
Ce conte est inédit et actuellement paru uniquement sur le blog de Serge et Nadine
Pour connaître les autres œuvres de Francis Creg,
consulter le site des éditions :
Présentation de l’auteur, lecture d’extraits, commandes éventuelles de livres ou fichiers pdf.
*********
Notre grand ami Francis Creg prépare un nouveau conte qui sera également diffusé par chapitres.