LE PLUS VIEUX CONTRAT DU MONDE
«En échange du
transport de mon pollen,
je te donne mon
nectar»
La floraison du thym en mai est capricieuse.
Fugace, elle peut être très intense si les conditions nécessaires sont réunies.
Mais, pour que le thym délivre son nectar, il faut un temps
clément, sans pluie ni sécheresse.
Une abeille butine rapidement la multitude des petites fleurs de thym. Elle passe en
marchant de brin en brin.
Plante aromatique et médicinale réputée, le miel de thym hérite naturellement de ses vertus apaisantes et de ses qualités antiseptiques.
Butinage sur des
fleurs de tilleuls.
Malgré leur absence de mobilité, les plantes angiosperme doivent trouver un moyen pour que leurs
gamètes mâles et femelles se rencontrent. Pour que les ovules, situés dans le pistil, soient fécondés, il faut qu'elles soient pollinisées, à savoir qu'ils rencontrent le pollen produit
par les étamines. Le vent a été le premier et continue toujours à effectuer cette tâche (bénévolement), mais de manière trop aléatoire. C'est alors que le plus vieux contrat du monde a
été scellé entre les angiospermes et certains animaux (principalement les insectes).
Les ovules ainsi fécondés donneront des fruits contenant des graines. Le transport des graines fera
aussi l'objet d'un "contrat" avec d'autres animaux, même si, dans ce domaine, le vent se montre efficace.
Grâce à ce
contrat les angiospermes ont colonisé
presque
toute la planète.
L'homme dépend fortement d'eux .…
Pour son alimentation (fruits, légumes, céréales),
pour l'alimentation des animaux d'élevage (volaille, bétail)
mais aussi pour certaines matières premières (bois, bambou, coton, lin)
ou dérivés (papier).
DATATION
Des fossiles d'abeilles sont retrouvés un peu partout dans le monde, mais presque toujours inclus dans de
l'ambre. La datation de cet ambre permet de dater le fossile. La datation certaine la plus ancienne
d'un fossile d'abeille correspond à la fin du Crétacé (environ 65 Millions d'années) : au moment de la
disparition des grands dinosaures. Cela ne prouve pas qu'il n'y ait pas d'abeilles avant, mais cela prouve qu'à cette date elles existaient déjà.
D'un autre coté, l'analyse des fossiles d'angiospermes permet d'affirmer que des plantes ayant des fleurs mâles et
femelles séparées ,existaient il y a environ 112 millions d'années (début du Crétacé). Ces angiospermes nécessitaient donc l'entremise d'agents favorisant la pollinisation (mais pas
forcement des abeilles)
On peut donc situer l'apparition des abeilles entre 112 et 65 millions d'années). D'où le chiffre rond de 100
millions d'années. Cette période correspond aussi à l'apparition des termites, fourmis et sauterelles.
Pour mieux situer les abeilles sur l'échelle du temps, et donc de l'évolution, rappelons que :
- La séparation entre la lignée du genre « Homo » et celle du genre
«Pan » (chimpanzé) remonte à 5 ou 6 millions d'années
- Homo sapiens, (nom attribué aussi par Linné en 1758 à l'Homme moderne que nous sommes) est âgé de 0.25 million d'années.
GENETIQUE
Le séquençage du génome d'Apis Mellifera s'est terminé en mars 2006. Il se décompose en 10157 gènes présentant 236
millions de paires de bases regroupées en 16 paires de chromosomes. Pour mémoire, notre génome (Homo sapiens) se décompose en 25000 gènes présentant 3 milliards de paires de bases
regroupées en 23 paires de chromosomes.
Ce séquençage a mis en évidence l'importance de l'odorat chez l'abeille (163 gènes - mais seulement 10 gènes sont liés au goût).
La surprise majeure de ce séquençage a été de découvrir que les gènes impliqués dans la gestion des rythmes circadiens sont plus proches des gènes des mammifères que de ceux des autres insectes. L'abeille aurait donc une mesure du temps plus précise que les autres insectes. Ceci est peut-être à mettre en corrélation avec
son sens de l'orientation basé sur la position du soleil.
Au printemps, le matin, une abeille butine dans un champ de coquelicot.
Cette fleur ne contient pas de nectar, mais son pollen attire les abeilles. Avec l’emploi de désherbant sélectif depuis les années soixante-dix, les plantes adventices : coquelicots,
bleuets, trèfles, ont pratiquement disparu des cultures céréalières. L’arrachage des haies et la disparition des espèces qui les composaient ont également privé les abeilles d’un apport
régulier de nectar et de pollen.
A suivre .......LE MONDE DES ABEILLES.......... La reine